AR² // Diep // Cache

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AR² // Diep // Cache
2012

Conçu comme un parcours, celui d’un migrant sans papiers, parcours d’une vie, parcours sentimental exposant quelques brides d’une vie laissée derrière soi. Lorsque la faim, l’hygiène et l’argent manquent, qu’il repense à la période de sa vie où tout allait bien.
Mélangeant l’identité, les souvenirs, le temps qui passe, les difficultés, la satisfaction d’avoir réussi et la peur de ce nouveau territoire, ce parcours visuel et sonore plonge le spectateur dans une position inconfortable. Avançant dans une scénographie presque plongée dans l’obscurité, il se raccroche et se laisse guider par des objets, des visages et des sons.

À travers une architecture troublante, faisant référence à de nombreuses microarchitectures, comme la cabane ou la cabine de plage : La cabine, faisant face à cette mer ou cet océan, est le symbole d’un certain plaisir. Pour un sans-papier, sans toit, elle devient la possibilité d’un abri temporaire, tout comme les constructions des « jungles » faites de palettes en bois, bâche, tissu, récupérés, collectés, assemblés pour former de petites cabanes.
Notre cabane était composée de systèmes audio, laissant entendre les chemins, les trajets empruntés, des voix, des lieux. Des images formant un carnet de bord a été travaillé en photographie, dessin et en image.
À mi-chemin, entre roman graphique et documentaire photographique, il est question d’interpréter ces difficultés liées à l’errance, aux trajets, aux étapes d’une vie.
Le littoral forma, ici, le lieu de rencontre entre cette fiction, cette histoire de migrant clandestin, et un public confronté à une réalité souvent cachée ou rejetée par notre société, sauf lorsque les médias exposent les faits.
La cabane a été aménagée en trois espaces. Trois bandes-son accompagnent progressivement les spectateurs dans cette découverte. Sur les murs, sont disposés quelques dessins, des affiches, des photographies, des objets comme des vêtements, des ustensiles ramassés depuis son arrivée sur la nouvelle terre.
Enfin, les fissures dans ces murs laissent entrevoir des visages, des maisons, des détails d’habitation : les souvenirs d’une vie passée. Ses désirs, ses rêves, ses désillusions aussi ornent les murs du dernier espace.